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urban analog cartography

lurc

 

In a conjoint project of neuronal networks (2013) and analog to digital converters (2011-2012), we propose a new approach of describing urban living. It is a kind of analog cartography, plotted on paper. Several dimensions are existent (social, culture, botany, numbers).

The idol is the concept of the brain cartography by Brodmann.

Brodmann, Korbinian cartographed the brain. Our mission is to do the same with the town.

Several terms have been used in history to describe this kind of activity. Psychogeography is on of those terms finding its roots in works by Baudelaire, Walter Benjamin. Those introduced the related term of the “flaneur”.  An analysis of google search history reveals that the term flaneur is in decline.

 

We will present in the following article a project which was presented at the French Villa Medici in Rom.

 

Cytoarchitectonie d’une ville – cartographie vectorielle de Rome.

 

En résumé

Cartographier la ville de Rome par des moyens simples : observation, interrogation, écoute (= données dites « analogiques »). Délimitation des zones de la même structure. Transformation de ces données en langage graphique et utilisable par un ordinateur (= données dites « digitales »). Mise sur papier d’une carte « analogique » en utilisant le troisième bras de l’artiste (= traceur). To cite Sol LeWitt : « The idea becomes a machine that makes art ».

 

Introduction et Méthodologie

Ce projet est une osmose entre biologie et urbanisme engendrant une œuvre artistique. Les principaux axes de réflexion sont a) convertisseur analogique <-> digital (numérique), b) analogie tissu biologique <-> ville, c) expression artistique numérique.

Le mot « cytoarchitectonie » est utilisé en biologie pour designer la composition cellulaire d’un tissu biologique. Cependant, la transposition de cette définition à un milieu urbain nous permet d’utiliser ce mot pour analyser la ville dans un esprit organique.

En effet, une cellule est un terme très approprié et déjà utilisé pour caractériser une unité urbaine dans un sens large. Ainsi, on trouve à l’intérieur de cette cellule un métabolisme propre correspondant, par exemple, à une vie de quartier. Des limites géographiques restent cependant à définir, également la mise en place d’une classification de types de cellules. Pour cela, une approche interdisciplinaire se propose en tenant compte d’une caractérisation sociale et économique, culturelle et architecturale, ethnique et historique.

Le processus de ce travail (l’analyse de la cytoarchitectonie urbaine) doit se faire en correspondance avec l’esprit organique. J’introduis à ce but le mot « analogique », qui nous aidera par la suite faire le lien avec la cartographie. Analogique est utilisé dans le sens contraire du mot « digital ». Analyser la cytoarchitectonie urbaine de manière analogique, veut dire se promener dans la ville, rue par rue, coin par coin et porte par porte. En observant la vie réelle et du quotidien, en discutant avec les habitants et les passants, en dessinant les maisons et les monuments, en notant les bruits et les prix. Toute information nécessaire pour l’analyse doit être mise sur papier en langue écrite et référencée précisément au lieu géographique. Les détails peuvent être infiniment précis ou vagues, de manière analogique.

De cette façon, toute la ville, et je clarifie qu’il s’agitera évidemment de Rome, Italie, sera caractérisée et la cytoarchitectonie établie. Cette étape est la partie analogique du projet.

Dans un deuxième temps, un convertisseur analogique – digital est introduit. Les informations cueillies sont analysées par leur structure permettant de créer une classification des cellules étudiées et de définir par l’assemblage d’une classe des cellules,  des tissus urbains.

Les données se présentent maintenant sous une forme digitale, qui me permet d’avancer vers une cartographie. En restant organique, je m’approprie une méthode utilisée par le neuroanatomiste allemand Korbinian Brodmann. Brodmann a créé une carte du cortex du cerveau humain en délimitant des aires qui partagent le même cytoarchitectonie neuronale. Le résultat est une cartographie corticale avec 52 aires, qui partiellement et à postériori ont été liées à une fonction cérébrale (débâté). Un projet similaire a été mené par Constantin von Economo, un neurologue autrichien d’origine roumaine.

 

Le graphisme appliqué par von Economo et Brodmann comprend le remplissage des aires par un motif noir et blanc comme des rayures, des ronds et des croix. Ces motifs ont également été utilisés dans les graphiques d’affaires des années 60-80 afin de pallier l’incapacité des ordinateurs à imprimer en couleurs. En revanche, le traceur à stylo est introduit vers 1960 et représente un curieux objet d’expression graphique. Se servant de stylos, il entre dans un domaine auparavant réservé à l’être humain et ouvre ainsi l’ère du « générative art ».

Je n’irai pas en détail dans les implications artistiques liées à l’introduction de l’ordinateur. Prenons seulement note que le traceur a été utilisé par de nombreux mouvements artistiques (Art & Technologie, Op-Art, Nouvelles Tendances, etc.), quoique sur de très courtes durées. Je postule que la disparition du traceur, dans le milieu artistique, provient de la révolution informatique. Pourtant, sa conception permet une interprétation et surtout une expression bien plus poétique que les moyens de production de masse actuels.

Le traceur à stylos sera par conséquent le « troisième bras » de l’artiste et l’objet élu pour la réalisation physique de ce projet. En expérimentant avec des différents types de stylographes, crayons, etc., ainsi que des papiers aptes à recevoir l’encre, graphite, etc., la carte de la cytoarchitectonie urbaine sera créée en « reproduction unique ».

Ce projet sert également comme prétexte pour stimuler la réflexion sur les trois axes mentionnés plus haut. Le dialogue est souhaité entre les sciences et les arts. Entre la cellule et la cellule. Sur place et à la place.

 

Motivation pour ce projet

Mon désir de réaliser ce projet est fondé sur ma double activité scientifique comme chercheur et neurologue, et artistique dans le domaine des arts numériques. La similitude visuelle et structurelle permet une approche particulière avec un résultat, j’espère, étonnant et poétique.

D’autre part, j’ai utilisé un traceur à stylos pour la première fois à l’âge de 7 ans. Cet appareil est la symbiose parfaite entre art et science.